Attachement anxieux vs évitant : quand l’un dit "Reste !" et l’autre "Lâche-moi..."
- sandrinedeclerck99
- 2 juin
- 4 min de lecture
Vous avez l’impression de trop en faire pendant que l’autre s’éloigne ? Ou, au contraire, vous vous sentez étouffé·e par les besoins émotionnels de votre partenaire ?

Ce n’est pas "vous le problème", ni lui ou elle. C’est peut-être le choc invisible entre deux systèmes d’attachement : l’anxieux et l’évitant.
👉 L’un cherche la fusion pour se rassurer.
👉 L’autre fuit pour se sentir libre.
Et chacun, sans le vouloir, réveille la peur la plus profonde de l’autre.
Cette danse émotionnelle, à la fois douloureuse et familière, a une explication. Et, bonne nouvelle : elle n’est pas une fatalité.
L’attachement anxieux : une peur constante de perdre l’autre
Les personnes à attachement anxieux ont souvent vécu des relations instables dans l’enfance, où l’amour était conditionnel ou imprévisible. Elles développent alors une hypervigilance émotionnelle :
Elles ont peur d’être abandonnées,
Elles cherchent des preuves constantes d’amour,
Elles interprètent le moindre silence comme un désintérêt,
Elles ont tendance à surinvestir la relation pour se rassurer.
Le besoin de fusion n’est pas une faiblesse, mais la réponse à un sentiment intérieur d’insécurité chronique. D’un point de vue neurobiologique, leur système nerveux autonome est souvent en hyperactivation : le moindre signe de retrait de l’autre déclenche une réponse de stress intense (système sympathique), alimentant une quête urgente de réassurance.
L’attachement évitant : une fuite subtile de l’intimité émotionnelle
À l’inverse, l’attachement évitant se construit souvent dans un contexte où les émotions n’étaient pas accueillies ou valorisées. Ces personnes ont appris à s’autonomiser très tôt, à ne pas « déranger » avec leurs besoins affectifs. Résultat : elles se protègent par le retrait, la rationalisation, la minimisation de leurs ressentis.
Sur le plan neurologique, leur système nerveux se régule par désactivation : face à l’intensité émotionnelle, elles se déconnectent pour se préserver. Cela donne des attitudes de détachement, parfois vécues par le partenaire comme du désintérêt ou du mépris.
Quand ils se rencontrent : le piège de la danse émotionnelle

Ce duo crée une dynamique circulaire particulièrement difficile :
Elle envoie trois messages en quelques heures, anxieuse de ne pas avoir de retour.
Lui, se sent envahi, sature, et prend encore plus de distance pour retrouver son calme.
Elle se sent abandonnée, imagine le pire, et relance.
Il se referme, persuadé qu’il n’a plus d’espace personnel.
👉 Chacun active sans le vouloir les blessures d’attachement de l’autre : l’anxieux se sent rejeté, l’évitant se sent contrôlé.
Ce n’est pas un manque d’amour. C’est un manque de sécurité relationnelle qui empêche l’amour de circuler librement.
Une fatalité ? Non. Mais cela demande de la conscience et du travail.
Pour l’attachement anxieux :
Apprendre à réguler son insécurité intérieure, sans attendre que l’autre la calme à tout prix.
Renforcer l’estime de soi et la capacité à rester en lien avec soi-même.
Se rappeler que la proximité n’est pas synonyme de fusion totale.
Pour l’attachement évitant :
Reconnecter à ses émotions et oser les nommer.
Accepter qu’exprimer un besoin ne veut pas dire perdre sa liberté.
Remplacer le retrait par des mots clairs : "J’ai besoin d’un moment, je reviendrai".
Et si la clé, c’était la co-régulation ?
Dans un couple, chacun régule mieux quand l’autre devient un point d’appui émotionnel. La co-régulation, c’est cette capacité à apaiser son propre système nerveux en s’ajustant au rythme émotionnel de l’autre. C’est le contraire du "chacun pour soi" : c’est choisir d’être présent·e, même quand c’est inconfortable.
Et bonne nouvelle : même si les styles d’attachement sont différents, il est possible d’évoluer ensemble vers un attachement plus sécure. Cela demande de la conscience, des ajustements… et parfois l’aide d’un·e thérapeute pour sortir du pilotage automatique.
Un chemin de réparation : la thérapie comme levier d’évolution
La thérapie de couple ou individuelle permet de mettre en lumière ces dynamiques inconscientes, d’apprendre à identifier ses schémas, à réguler ses émotions, et à reconstruire un lien fondé non plus sur la peur, mais sur la confiance.
Ce n’est pas un "pansement de crise", c’est un choix actif de croissance relationnelle.
Conclusion : aimer, ce n’est pas être identique — c’est apprendre à se rejoindre malgré nos blessures

Attachement anxieux et évitant ? Aucun attachement n’est figé. Aucun schéma n’est une condamnation.
L’essentiel, c’est de reconnaître que nos différences ne sont pas des incompatibilités, mais des opportunités de transformation.
👉 "Je ne suis pas responsable des blessures de l’autre, mais je peux apprendre à ne pas les réactiver." Et ensemble, construire un amour plus conscient, plus doux, plus sécurisant.
Besoin de comprendre votre dynamique de couple pour mieux la transformer ?
Que vous soyez du type à trop donner ou à trop fuir, vous n’êtes pas seul·e. Ces schémas sont puissants, mais ils peuvent évoluer avec de l’aide. Sandrine Declerck, thérapeute de couple à Paris 15, vous accompagne pour mettre en lumière ces mécanismes, retrouver un lien plus sécure et faire de votre relation un espace d’apaisement — pas de tension.
"Un premier pas vers une relation plus consciente commence parfois... par une bonne séance."
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