Une approche globale qui fait le lien entre le corps, les émotions et les pensées
Le sigle EMDR vient de l'anglais Eye Movement Desentitization and Reprocessing, qui signifie en français
"Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires".
L’EMDR mobilise un processus naturel de guérison psychique analogue à ceux qui, par exemple, permettent la cicatrisation de l’organisme après une coupure.
Du fait de l’effet puissant de cette thérapie sur le psychisme du patient, une préparation est indispensable. Les entretiens préliminaires permettent de :
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construire une relation thérapeutique de confiance avec son praticien ;
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identifier avec lui une problématique actuelle susceptible d’être traitée en EMDR, puis les souvenirs traumatiques à l’origine de ces difficultés.
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et enfin de mettre en place des outils psycho-corporels de stabilisation émotionnelle qui peuvent être utilisés en cours de séance ainsi qu’en pratique autonome entre les séances.
Les souvenirs perturbants identifiés sont ensuite retraités, un à un, lors des séances, à l’aide des stimulations bilatérales alternées. Il faut parfois plusieurs séances pour traiter un seul souvenir. Pour les enfants, selon leur âge, le traitement EMDR peut se faire en présence de leurs parents.
Le processus psychique de traitement activé par la méthode est un processus conscient. Il correspond à ce que fait naturellement notre cerveau quand il ne se bloque pas.
Au début, le praticien demande au patient de se concentrer sur le souvenir traumatique, en gardant à l’esprit les aspects sensoriels les plus perturbants (image, son, odeur, sensation physique), ainsi que les pensées et ressentis actuels négatifs qui y sont associés.
Le praticien pratique alors des séries de stimulations bilatérales alternées rapides ; entre chaque série, le patient dit ce qui lui vient à l’esprit ; il n’y a aucun effort à faire pendant la stimulation pour obtenir tel ou tel type de résultat, l’évènement se retraite spontanément et différemment pour chaque personne selon son vécu, sa personnalité, ses ressources, sa culture.
Le praticien continue les stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations mais soit mis à distance, « effacé », ait perdu sa vivacité. Ensuite, toujours avec des stimulations bilatérales alternées rapides, il aide le patient à associer à ce souvenir une pensée positive, constructive, pacifiante, et à évacuer d’éventuels restes physiques désagréables.
Chaque évènement douloureux laisse une trace pénible dans le cerveau précise, le psychiatre David Servan-Schreiber, qui a introduit la méthode en France, et qui préside l’association EMDR-France.
Celui-ci effectue alors un travail de “digestion” permettant aux problèmes émotionnels qui accompagnent le souvenir de se désactiver.
Dans l’EMDR, le mouvement oculaire “débloque” l’information traumatique et réactive le système naturel de guérison du cerveau pour qu’il complète son travail.
De nombreuses études scientifiques contrôlées depuis 30 ans ont démontré son efficacité. L'EMDR a été validé principalement pour le traitement du stress post-traumatique (TSPT) ainsi que pour la dépression, dépendance vis à vis de l'alcool, etc) par la Haute Autorité de la Santé depuis juin 2007 et l'Organisation Mondiale de la Santé depuis 2013.